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14 décembre 2024 | 18h29
SEOUL, Corée du Sud — Yoon Suk Yeol, ancien procureur, a accédé à la présidence rapidement. Cependant, son mandat n’a été qu’une succession de controverses. Récemment, il a plongé le pays dans une crise en annonçant l’état de siège.
La régression vers l’ère sombre de la dictature militaire a été brève. Après une nuit de manifestations intenses, Yoon a dû faire marche arrière.
Selon les sondages, une grande majorité de la population souhaite son départ. Les parlementaires ont voté pour son impeachment ce samedi. Yoon devient ainsi le troisième président sud-coréen à subir cette procédure. Si la Cour constitutionnelle confirme, il sera le deuxième à perdre son poste.
Des débuts en dictature
Né à Séoul en 1960, Yoon a grandi sous un régime militaire. Il a étudié le droit et est devenu un procureur célèbre. Son engagement contre la corruption a marqué son parcours.
Il a joué un rôle clé dans l’impeachment de Park Geun-hye, la première femme présidente de Corée du Sud, en 2016. Plus tard, elle a été condamnée pour abus de pouvoir.
En tant que procureur général en 2019, il a également poursuivi un proche collaborateur de Moon Jae-in pour fraude.
Scandales à répétition
Yoon n’a jamais vraiment gagné le cœur des Sud-Coréens. Surtout, son administration a fait face à de nombreuses critiques. L’un des scandales majeurs concerne une foule écrasée pendant les célébrations d’Halloween, entraînant la mort de plus de 150 personnes.
Les citoyens l’ont également tenu responsable de l’inflation alimentaire et d’un ralentissement économique. De plus, des restrictions sur la liberté d’expression ont suscité l’indignation.
Il a été accusé d’utiliser son droit de veto de manière abusive. Par exemple, il a bloqué une enquête sur des allégations de manipulation boursière concernant sa femme, Kim Keon Hee.
Un président en difficulté
Depuis que le Parti démocratique a remporté les élections, Yoon est devenu un président affaibli. Ils ont récemment réduit son budget. Dans son discours annonçant l’état de siège, il a dénoncé les « éléments anti-étatiques ».
Il a justifié sa décision par un besoin urgent de surmonter l’impasse législative. Cela a choqué de nombreux analystes qui jugent cette action disproportionnée.
Bruce Klingner, expert au Heritage Foundation, a déclaré que son invocation de l’Article 77 de la constitution était inappropriée. Il n’y a pas de guerre ni d’état d’urgence.
Yoon a porté un coup à des décennies d’efforts pour tourner la page de la dictature en Corée du Sud.
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