Taiwan procède à sa première exécution depuis cinq ans

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Agence France-Presse

17 janvier 2025 | 12h01

Une exécution controversée à Taïwan

TAIPEI, Taïwan — Le pays a effectué sa première exécution depuis près de cinq ans, suscitant des critiques des organisations de défense des droits humains. Ces groupes qualifient cette action de « énorme recul » pour les droits fondamentaux sur l’île.

Le cas de Huang Lin-kai

Huang Lin-kai, âgé de 32 ans, a été exécuté par balle. Il était condamné à mort pour avoir étranglé son ancienne compagne et sa mère en 2017. Après l’exécution, le Ministère de la Justice a déclaré que « les crimes de Huang étaient d’une cruauté inouïe ».

Une évolution inquiétante en matière de justice

Taïwan a connu une transformation significative, passant d’une dictature à une démocratie avancée en Asie. Pourtant, les sondages révèlent que la majorité des Taïwanais soutiennent la peine capitale. Depuis la levée du moratoire sur la peine de mort en 2010, le pays a procédé à 36 exécutions.

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Réactions et implications internationales

Cette exécution a eu lieu sous la présidence de Lai Ching-te, qui a pris ses fonctions en mai 2024. Sous son prédécesseur, Tsai Ing-wen, deux exécutions ont été réalisées. À l’époque, 33 condamnés à mort avaient été exécutés sous Ma Ying-jeou du Kuomintang.

La Cour constitutionnelle taïwanaise a statué en septembre que la peine capitale doit être « limitée à des circonstances spéciales ». E-Ling Chiu, directrice d’Amnesty International Taïwan, a qualifié cette exécution d’« évolution choquante et cruelle ». Elle a ajouté : « Le ministre de la Justice a annulé des années de progrès vers l’abolition. »

L’Union Européenne a également condamné le crime de Huang tout en réaffirmant son opposition à la peine de mort en toutes circonstances. Elle a demandé à Taïwan de maintenir un moratoire de facto et de s’orienter vers l’abolition complète.

De son côté, le Kuomintang a critiqué la décision de la Cour constitutionnelle, la qualifiant d’« abolition effective » de la peine de mort. Le parti a appelé le gouvernement à exécuter les 36 condamnés encore en attente, une fois leurs procédures judiciaires terminées.

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