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Agence France-Presse
27 octobre 2024 | 11h33
CALI, Colombie — L’exploration des combustibles fossiles met en péril une vaste partie de la Coral Triangle, reconnue comme l’un des écosystèmes marins les plus riches en biodiversité au monde, selon un rapport publié samedi.
Une menace croissante pour l’écosystème
Rédigé pour coïncider avec le sommet COP16 des Nations Unies sur la biodiversité en Colombie, ce rapport souligne que l’expansion de l’exploitation pétrolière, gazière et du gaz naturel liquéfié (GNL) dans la région indo-pacifique représente un danger pour les espèces marines et les communautés qui dépendent d’elles.
Une biodiversité exceptionnelle
Surnommé l’Amazonie des mers, le Coral Triangle s’étend sur plus de 10 millions de kilomètres carrés. Cette région englobe des eaux d’Indonésie, de Malaisie, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Singapour, des Philippines, du Timor-Leste et des îles Salomon.
Le rapport met en avant que cette zone abrite trois quarts des espèces de coraux connues dans le monde. Des organisations de surveillance telles que Earth Insight et SkyTruth ont contribué à cette analyse.
Un habitat vital pour la vie marine
Le Coral Triangle constitue un refuge pour six des sept espèces de tortues marines. De plus, il sert de zone d’alimentation pour des cétacés et d’autres mammifères marins. Plus de 120 millions de personnes en dépendent pour leur subsistance.
Des risques environnementaux majeurs
Malheureusement, les concessions pétrolières et gazières chevauchent des milliers de kilomètres carrés d’aires marines protégées. Le rapport recense plus de 100 blocs offshore d’hydrocarbures opérant dans la région, avec 450 autres en phase d’exploration.
Le rapport prédit que si toutes ces zones entraient en production, environ 16 % du Coral Triangle subirait les conséquences du développement des combustibles fossiles. Cela pourrait également accroître la circulation des pétroliers, augmentant le risque de marées noires.
Une réponse urgente requise
Depuis juillet 2020, les satellites ont détecté 793 nappes de pétrole dans le Coral Triangle. La plupart proviennent de navires en transit. Les auteurs du rapport demandent une moratoire sur les activités industrielles telles que l’exploitation pétrolière, gazière et minière dans les zones écologiquement sensibles.
Ils plaident également pour l’abandon du GNL en tant que combustible de transition, en privilégiant directement des sources d’énergie propres. Il est crucial de désigner cette région comme une zone marine particulièrement sensible, nécessitant une protection spéciale.
Le cadre mondial de biodiversité de Kunming-Montréal, adopté il y a deux ans, a fixé 23 objectifs pour stopper la perte de biodiversité d’ici 2030. Ce cadre inclut la nécessité de conserver 30 % des zones maritimes et côtières.
Malheureusement, un rapport de Greenpeace révèle qu’actuellement, seulement 8,4 % des océans mondiaux bénéficient d’une protection. Si nous continuons sur cette voie, nous n’atteindrons pas 30 % de protection marine avant le siècle prochain.
Le sommet sur la biodiversité vise à évaluer les progrès réalisés par rapport aux objectifs des Nations Unies.
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