Les députés sud-coréens destituent le président Yoon pour sa tentative d’instaurer la loi martiale.

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Agence France-Presse

14 décembre 2024 | 16h10

SEOUL, Corée du Sud (Mise à jour à 16h20) — Les législateurs sud-coréens ont voté samedi pour destituer le président Yoon Suk Yeol, suite à son échec dans l’instauration d’une loi martiale. L’opposition a célébré cela comme une victoire du peuple.

Mobilisation des citoyens à Séoul

Ce vote a eu lieu alors que des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues de Séoul, en soutien ou en opposition à Yoon. Ce dernier avait tenté d’instaurer la loi martiale le 3 décembre, mais sans succès.

Parmi les 300 députés, 204 ont voté pour la destitution, accusant Yoon d’insurrection. Au total, 85 se sont opposés à cette mesure, tandis que trois se sont abstenus et huit votes ont été annulés.

Suite à cette décision, Yoon est suspendu de ses fonctions. En attendant, le Premier ministre Han Duck-soo assume les responsabilités de dirigeant par interim.

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Le rôle de la Cour constitutionnelle

La Cour constitutionnelle a désormais 180 jours pour se prononcer sur l’avenir politique de Yoon. Pour que la destitution soit validée, il fallait obtenir 200 votes.

Au cours de ce processus, des députés de People Power Party (PPP), le parti conservateur de Yoon, ont été persuadés de changer de camp par les législateurs de l’opposition.

Des manifestations diverses à Séoul

Des témoignages de la part des manifestants montrent la division des opinions. À l’extérieur du parlement, au moins 200 000 personnes ont exprimé leur soutien à la destitution. En revanche, 30 000 personnes ont montré leur appui à Yoon près de la place Gwanghwamun, chantant des hymnes patriotiques.

Un soutien dévoué, Choi Hee-sun, 62 ans, a affirmé : « Yoon n’avait d’autre choix que d’instaurer la loi martiale. Je suis en accord avec ses décisions ». Cette passion pour Yoon est palpable.

Les implications d’une destitution

Si la Cour constitutionnelle approuve la destitution, Yoon deviendrait le deuxième président en Corée du Sud à subir une telle sanction. Cependant, des précédents existent où la Cour a annulé des destitutions, comme pour Roh Moo-hyun en 2004.

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En ce qui concerne la loi martiale, Yoon pourrait faire face à des conséquences légales même si la motion de destitution échoue. Kim Hyun-jung, chercheuse à Korea University Institute of Law, a souligné que « c’est un acte d’insurrection ».

Actuellement, le taux d’approbation de Yoon a chuté à seulement 11 %. Selon un récent sondage de Gallup Korea, 75 % des Sud-Coréens soutiennent sa destitution.

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