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WASHINGTON, États-Unis — La récente annonce du président sud-coréen Yoon Suk Yeol concernant l’imposition temporaire de la loi martiale soulève de vives inquiétudes sur l’état de la démocratie mondiale. Même un pays reconnu comme un modèle de transformation politique montre des signes de fragilité.
Une réaction inattendue
La tentative nocturne de Yoon de restreindre les activités politiques et de verrouiller l’accès aux parlementaires de l’opposition a pris par surprise son allié de longue date, les États-Unis. Ces derniers ont exprimé leur préoccupation, affirmant n’avoir reçu aucun avertissement préalable. La transition de la Corée du Sud vers un régime élu, initiée après une révolte massive en 1987, semblait être un succès. Les États-Unis considéraient la Corée du Sud comme un partenaire mondial fiable.
Avec la répression à Hong Kong, Séoul s’est positionnée en tant que nouveau centre idéal pour les médias internationaux. En mars dernier, le président Joe Biden avait même choisi Yoon pour accueillir son dernier Sommet pour la démocratie.
Signes avant-coureurs d’un déclin
Les observateurs n’étaient pas complètement surpris par la décision de Yoon. Danny Russel, un diplomate américain de premier plan, a souligné les tensions au sein de l’Assemblée nationale. L’opposition avait tenté à plusieurs reprises de destituer le gouvernement de Yoon. Il a déclaré : « Bien que cela ait été un choc, des forces structurelles étaient déjà à l’œuvre. »
La scène politique en Corée du Sud est marquée par une forte polarisation. L’opposition a souvent adopté des tactiques d’obstruction. Cependant, les manifestations massives qui ont suivi l’annonce de Yoon témoignent d’une société civile dynamique, prête à défendre ses droits.
Authenticité de la démocratie en jeu
Le président Yoon a déjà affiché des tendances autoritaires. Lors d’une allocution nationale, il a dénoncé les « communistes cachés ». Élu sur une plateforme de réformes économiques, il a vu sa popularité chuter rapidement. L’opposition a alors pris le contrôle de l’Assemblée nationale.
Celeste Arrington, expert en Corée à l’Université George Washington, a observé que Yoon n’avait jamais exercé de fonctions électives auparavant, ce qui pourrait expliquer ses actions impulsives.
L’avenir de la démocratie sud-coréenne
Malgré ces turbulences, certains experts estiment que la réponse rapide des citoyens face à la loi martiale pourrait renforcer la démocratie. Bruce Klingner, chercheur senior à la Heritage Foundation, prédit que cette manœuvre de Yoon pourrait marquer la fin de sa carrière politique.
Depuis la fin des années 1980, le nombre de démocraties a grimpé, mais ce processus a connu un revers ces 18 dernières années. Des dirigeants élus, comme ceux d’Inde ou de Turquie, prennent des mesures de plus en plus autoritaires.
La situation en Corée du Sud pourrait paradoxalement raviver les valeurs démocratiques. Bien qu’Yoon soit un leader controversé, la mobilisation populaire contre la loi martiale montre un véritable attachement à la démocratie.
En somme, cette crise pourrait renforcer la démocratie en Corée du Sud en réaffirmant le contrôle civil et en prouvant la résilience des institutions.
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