Le fils qui s’élève doucement : Hun Sen, le véritable architecte du pouvoir au Cambodge.

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Rédaction Locale

14 octobre 2024 | 12:11

PHNOM PENH, Cambodge — Lors du sommet de l’ASEAN à Vientiane, le Premier ministre cambodgien, Hun Manet, a choisi de rester discret. Bien qu’il ait rencontré d’autres chefs d’État en marge, il a évité les déclarations publiques.

Ancien militaire, il a ignoré les journalistes attendant son arrivée. Son moment le plus animé fut un échange chaleureux avec le ministre des affaires étrangères de Singapour.

Plus d’un an après avoir pris les rênes du pouvoir de son père, Hun Sen, il n’a pas encore organisé de conférence de presse. Les défis qu’il doit relever incluent la gestion des relations entre la Chine et l’Occident.

Une Transition Discrète

Hun Sen, après presque quarante ans de pouvoir, a officiellement démissionné l’année dernière. Il a transféré le pouvoir à son fils après une large victoire lors d’élections marquées par l’absence d’opposition significative.

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Le 20 octobre, Hun Manet fêtera ses 47 ans. À son âge, son père avait déjà été Premier ministre pendant quinze ans. Hun Sen a pris la présidence du Sénat en février, un rôle cérémonial majeur après le roi Norodom Sihamoni.

Il continue de recevoir tous les dignitaires étrangers, comme il le faisait quand il était Premier ministre.

Un Système Familial

Hun Sen, ancien cadre des Khmers rouges, a modernisé un pays ravagé par la guerre. À la fin de son mandat, il était le dirigeant le plus ancien d’Asie. Sa puissance repose sur une élite loyale.

Son fils, Hun Many, occupe le poste de vice-premier ministre. D’autres membres de la famille et proches alliés sont également à des postes clés.

Selon Sebastian Strangio dans son ouvrage « Hun Sen’s Cambodia », Hun Manet incarne un visage nouveau d’un système ancien. Cependant, Hun Sen reste influent, surtout sur des décisions cruciales.

Une Répression Persistante

Hun Manet, diplômé de l’Académie militaire de West Point en 1999, a été préparé par son père pour ce rôle. Son approche semble plus technocratique. Cela contraste avec le style autoritaire de son père.

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Des analystes, comme Sophal Ear, soulignent un équilibre des pouvoirs. Hun Sen garde une mainmise sur les décisions importantes, notamment en matière de politique étrangère.

Malgré cela, la répression des opposants perdure. Le journaliste Mech Dara a été arrêté récemment pour incitation à l’agitation sociale. En juillet, un leader d’opposition a écopé d’une amende de 1,5 million de dollars.

Hun Manet doit surmonter plusieurs défis. La relance économique et l’équilibre des relations compliquées avec la Chine et l’Occident figurent en tête de liste. Pour l’instant, l’avenir de son leadership reste incertain.

En résumé, le paysage politique cambodgien reste complexe. Les prochaines étapes pour Hun Manet s’annoncent cruciales. Reste à voir s’il saura naviguer habilement entre tradition et modernité.

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