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19 février 2025 | 14h15
Japon — Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a effectué une visite au site de Fukushima mercredi. Cette visite survient après que Tokyo ait approuvé un plan énergétique favorisant le retour à l’énergie nucléaire pour répondre à la demande croissante d’intelligence artificielle.
L’AIEA surveille les efforts du Japon pour décommissionner la centrale de Fukushima Daiichi. Ce site a été le théâtre d’une catastrophe nucléaire majeure, suite à un tsunami en 2011, qui a fait 18 000 victimes.
La veille de son arrivée, Rafael Grossi a vu le gouvernement adopter un plan visant à accroître l’utilisation de l’énergie nucléaire. Ce choix doit soutenir la demande énergétique des usines de microprocesseurs et des technologies d’IA.
Retour à l’énergie nucléaire
Grossi a souligné l’importance de la sécurité dans ce retour à l’énergie nucléaire. “Il est crucial que cela soit fait avec la confiance du public”, a-t-il déclaré après une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères.
Auparavant, le Japon avait promis de diminuer sa dépendance à l’énergie nucléaire. Cependant, cette promesse a été omise dans le dernier Plan énergétique stratégique. Ce plan vise à faire des énergies renouvelables la principale source d’énergie du pays d’ici 2040.
Décontamination de Fukushima
Le processus de décontamination de Fukushima nécessite des décennies. La tâche la plus délicate sera d’éliminer environ 880 tonnes de débris radioactifs des réacteurs.
Grossi, lors de sa cinquième visite, a inspecté pour la première fois les installations de stockage temporaire de sol. Près de 13 millions de mètres cubes de terre ont été excaver pour réduire la radiation dans la région.
Gestion des déchets
Le Japon envisage de recycler environ 75 % du sol peu radioactif pour des projets de construction. Les matériaux restants seront éliminés en dehors de la région de Fukushima avant 2045.
Olivier Evrard, directeur de recherche à la Commission nationale de l’énergie atomique, affirme que l’extraction de la couche arable a été efficace. Cependant, il souligne les coûts élevés et les problèmes de fertilité qu’elle engendre pour l’agriculture.
Controverses internationales
La situation suscite des critiques. Des pays comme la Chine et la Russie ont interdit l’importation de fruits de mer japonais. En septembre, la Chine a annoncé vouloir « reprendre progressivement » ses importations, mais cela ne s’est pas encore concrétisé.
TEPCO, l’opérateur de la centrale, a commencé en 2023 à décharger 1,3 million de tonnes d’eau provenant de la centrale. Ce processus a reçu l’aval de l’AIEA, qui assure que tous les éléments radioactifs ont été filtrés, à l’exception du tritium.
Pour conclure, ce tournant vers le nucléaire pourrait avoir des implications majeures pour l’avenir énergétique du Japon, tout en posant des défis environnementaux et sociaux.
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