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Agence France-Presse
21 janvier 2025 | 17h35
SEOUL, Corée du Sud — Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, récemment destitué, a fait son apparition devant la Cour constitutionnelle mardi. Il a promis de collaborer avec les juges qui décideront de son sort.
Une situation politique explosive
La situation politique en Corée du Sud a été fortement perturbée par la proclamation de l’état d’urgence par Yoon le 3 décembre. Cette mesure, qui a duré six heures, a été rapidement annulée par le parlement.
Suite à cela, Yoon a été destitué et a perdu ses fonctions. En outre, il est devenu le premier président en exercice à être arrêté dans le cadre d’une enquête criminelle pour insurrection.
Des manifestations massives à la Cour
Des milliers de manifestants, tant en faveur qu’en opposition à Yoon, ont envahi les abords de la Cour constitutionnelle. Celle-ci se penche actuellement sur les suites de l’impeachment.
Yoon a affirmé : « Je répondrai à toute question ou ferai d’autres remarques si nécessaire ». Cette déclaration a eu lieu pendant l’audience où il a été interrogé sur d’éventuelles instructions données à des militaires.
Un procès semé d’embûches
Lors de cette audience, Yoon a nié avoir demandé à des responsables militaires d’intervenir au sein du parlement.
Des journalistes de l’AFP ont observé son arrivée dans un véhicule de la ministère de la Justice, en provenance du centre de détention où il est en attente d’une enquête criminelle.
Le porte-parole de la Cour, Cheon Jae-hyun, a précisé que l’équipe juridique de Yoon souhaite faire témoigner « au moins 24 personnes », y compris des responsables des élections.
Une défense contestée
Yoon et ses avocats cherchent à justifier sa décision d’imposer la loi martiale comme étant une réponse nécessaire face à des fraudes électorales. Cela fait suite à une victoire écrasante de l’opposition aux élections parlementaires.
Les avocats représentant le parlement ont critiqué les déclarations de Yoon, qualifiant celles-ci de « contradictoires et irrationnelles ». Ils ont averti que son attitude pourrait lui nuire dans le cadre du procès.
Yoon s’est absenté lors de deux premières audiences, mais le procès se poursuivra en son absence si cela s’avère nécessaire.
Il a également refusé de se soumettre à un interrogatoire distinct par le Bureau d’Investigation sur la Corruption (CIO), qui enquête sur sa déclaration de l’état d’urgence.
Cette situation a conduit à une prolongation de sa détention. Des manifestations violentes ont eu lieu autour du palais de justice, illustrant la tension ambiante.
Comme le souligne l’expert juridique Kim Nam-ju, la présence de Yoon à la Cour semble davantage destinée à galvaniser ses partisans qu’à éclairer le processus judiciaire.
Malgré cela, son témoignage direct pourrait fournir une occasion unique aux juges de constater les faits de première main. Néanmoins, les conséquences de son refus de coopérer avec l’enquête criminelle pourraient peser lourd dans la balance.
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