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WASHINGTON, États-Unis — La récente décision choc de Meta de mettre fin à son programme de vérification des faits aux États-Unis a suscité une vive réaction des chercheurs en désinformation. Ils ont averti que cela pourrait ouvrir la voie à des récits faux.
Un tournant inquiétant pour la modération
Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, a annoncé qu’il allait « se débarrasser » des vérificateurs de faits tiers. Cette décision marque un changement de politique majeur, perçu comme un moyen d’apaiser le président élu, Donald Trump.
Ross Burley, co-fondateur du Centre for Information Resilience, a déclaré : « C’est un recul considérable en matière de modération de contenu. La désinformation évolue à une vitesse alarmante. »
Critiques des chercheurs en désinformation
La vérification des faits est un sujet sensible dans le climat politique polarisé des États-Unis. Les défenseurs conservateurs affirment que ce processus limite la liberté d’expression et censure les contenus de droite.
Le Parti républicain de Trump et son allié milliardaire, Elon Musk, ont souvent exprimé des critiques similaires.
Une alternative contestée
En lieu et place de la vérification des faits, Zuckerberg a proposé d’utiliser des « Notes communautaires », semblables à celles de X (anciennement Twitter). Cet outil de modération basé sur la communauté est censé permettre aux utilisateurs d’ajouter du contexte. Toutefois, son efficacité reste sujette à caution.
Michael Wagner, de l’Université du Wisconsin-Madison, a souligné : « On ne confierait pas à n’importe qui la réparation d’une fuite. Pourtant, Meta semble vouloir faire confiance à tout le monde pour lutter contre la désinformation. »
Conséquences pour les vérificateurs de faits
Cette décision représente un revers financier pour les vérificateurs de faits tiers basés aux États-Unis. Selon une enquête de l’International Fact-Checking Network (IFCN), le programme de Meta était une source de revenus pour de nombreux organismes.
Angie Holan, directrice de l’IFCN, a déclaré : « Cette décision nuira aux utilisateurs de médias sociaux cherchant des informations fiables pour leurs choix quotidiens. »
Les partisans conservateurs de Trump ont salué cette annonce, la considérant comme une réponse à ses menaces contre Meta et Zuckerberg.
Un choix politique, pas une politique
Aaron Sharockman, directeur exécutif de PolitiFact, a rejeté l’idée que la vérification des faits sert à censurer. Il a affirmé que le rôle des vérificateurs était d’apporter « un contexte supplémentaire aux contenus signalés comme faux ».
Il a ajouté : « La beauté de la liberté d’expression, c’est que les gens peuvent désaccord sur ce qui est publié. »
PolitiFact, un des premiers partenaires de Facebook, a lancé ce programme en 2016. Actuellement, AFP collabore également avec Facebook pour vérifier les faits dans 26 langues.
En fin de compte, la décision de Zuckerberg de supprimer les vérificateurs de faits représente un choix politique. Ce n’est pas une simple question de politique publique.
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