Des satyres volées alimentent la désinformation électorale aux États-Unis

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WASHINGTON, États-Unis — Un soutien à Donald Trump a-t-il vraiment incendié sa maison en brûlant un drapeau LGBTQ ? Un think tank conservateur a-t-il proposé des « passeports menstruels » pour suivre les grossesses ? Kamala Harris a-t-elle été méprisée par l’équipe de football professionnelle de son état ?

Ne vous laissez pas tromper. Tout cela est de la satire.

Cependant, cette situation n’est pas une blague.

Ces allégations ont circulé comme de véritables nouvelles sur les réseaux sociaux, mettant en lumière comment le contenu satirique devient un outil de désinformation politique. Cela sème la confusion à l’approche de l’élection présidentielle du 5 novembre.

La désinformation par la satire

Le projet News Literacy Project (NLP) désigne cette désinformation comme de la « satire volée ». Cela signifie qu’elle extrait des contenus satiriques de leur contexte original et les présente comme des faits. Ce sans aucun avertissement clair.

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« Les personnes qui ne sont pas dans le coup prennent cela pour argent comptant », a déclaré Hannah Covington, directrice senior au NLP.

Avant le début de la saison régulière de la NFL, des utilisateurs des réseaux sociaux ont affirmé à tort que les Minnesota Vikings avaient critiqué Tim Walz, le gouverneur démocrate du Minnesota.

Cependant, les Vikings n’ont émis aucune déclaration à ce sujet.

Les vérificateurs de faits d’AFP ont découvert que cette fausse information provenait de la page Facebook de America’s Last Line of Defense, un réseau de sites parodiques dirigé par **Christopher Blair**.

L’humour qui induit en erreur

Les publications satiriques, qu’elles proviennent de la gauche ou de la droite, provoquent souvent des rires sur Internet. Toutefois, les chercheurs s’inquiètent de leur capacité à induire le public en erreur.

Casey Newton, critique technologique, a noté que ces « blagues » deviennent rapidement des munitions pour la campagne présidentielle entre **Trump** et **Harris**.

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Certaines publications virales ont prétendu qu’un fervent supporter de « Make America Great Again » avait accidentellement mis le feu à sa maison en essayant de brûler un drapeau LGBTQ. Cet homme a été tourné en dérision.

Mais il s’avère que cette affirmation était d’origine satirique.

Les conséquences de la désinformation

Des publications ont également affirmé que le **Heritage Foundation**, un think tank conservateur, recommandait d’obliger les femmes à utiliser des « passeports menstruels ». Ce qui a été démenti par l’organisation, qui a déclaré que cette info était « absolument fausse ».

**Dash MacIntyre**, auteur de la satire, a admis qu’il ne cherchait pas à créer de fausses nouvelles, mais plutôt à se moquer des politiciens.

Il a ajouté : « Il y a toujours des personnes crédules, mais cela ne signifie pas que la satire n’a pas sa place sur les réseaux sociaux. »

Les plateformes doivent veiller à ce que ces contenus soient clairement étiquetés. Sans cela, les utilisateurs peuvent facilement se méprendre.

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Récemment, **Elon Musk**, propriétaire de la plateforme **X**, a partagé une vidéo trompeuse où une voix imitait Harris en disant qu’elle ne savait pas comment diriger le pays. Cette vidéo, initialement étiquetée comme une « parodie », a perdu ce contexte lors du partage par Musk.

« Des pratiques claires, comme le marquage des contenus satiriques, sont essentielles », conclut Covington.

Il est crucial pour les consommateurs de vérifier les informations avant de les partager.

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